L'hospitalité, un art codifié.
L'hospitalité est une pratique universelle, reflet des valeurs et des codes sociaux d'une époque. De la Grêce antique à nos jours, cet article explore quelques codes et usages et leur évolution.
L'hospitalité dans la Grêce antique : un devoir sacré.
Dans la Grêce antique, l'hospitalité (xenia) est considérée comme une obligation religieuse et morale. Offrir un lit, des repas simples comme du pain, des olives et du vin reflète le respect envers Zeus Xenios, le dieu protecteur des hôtes.
Les maisons riches disposent de salles de bain rudimentaires avec des bassins pour les ablutions. Des bassines d'eau et des serviettes sont proposées aux invités afin qu'ils puissent se laver les mains et les pieds, un rituel de purification. Les latrines extérieures sont partagées et dans les maisons plus aisées, des pots sont disponibles pour un usage privé.
A Rome, l'hospitalité devient un art de la mise en scène.
Les riches romains transforment les banquets en véritables démonstrations de pouvoir et de richesse. Ils reflètent le rang social de l'hôte et servent souvent à tisser des alliances politiques et économiques. Les discussions philosophiques, politiques ou littéraires animent ces rassemblements.
Les villas disposent de thermes privées et de toilettes décorées pour le confort des invités.
L'hospitalité durant la Chine antique : une question d'honneur.
Durant la Chine antique, l'hospitalité est profondément influencée par les philosophies confucéennes. Recevoir un invité est une marque de respect et un acte de vertu.
Les riches familles chinoises offrent des chambres séparée et harmonieuses souvent décorées selon les principes taoïstes. Les invités reçoivent des serviettes chaudes et des bassins d'eau pour se purifier avant le repas. Offrir du thé est un rituel fondamental, symbolisant générosité et raffinement. Certaines maisons luxueuses disposent d'espaces réservées aux ablutions avec des baignoires en pierre ou céramique et des latrines couvertes au sein de la demeure ou dans une annexe. Des produits d'hygiène, linges ou papiers (précurseur du papier de toilette moderne) sont fournis.
L'hospitalité médiévale : entre religion et hiérarchie.
Au moyen-âge, l'hospitalité est un devoir chrétien, reflétant la hiérarchie sociale. Les invités nobles sont logés dans des chmabres avec des lits de plume, tandis que les invités modestes dorment dans les dortoirs ou la grande salle.
Les banquets sont fastueux et chaque détail, comme l'ordre des places ou la prière avant le repas, illustre les codes stricts de cette époque.
Les pots de chambre étaient courants dans les chambres privées. Les invités utilisaient des garderobes (latrines percées dans les murs des châteaux).
le festin - bibiliothèque nationale de France
De la Renaissance : le raffinement au coeur de l'hospitalité.
La Renaissance marque une quête d'harmonie et de raffinement. Les repas deviennent des expériences artistiques où chaque détail est soigneusement orchestré. Les tables se parent de nappes somptueuses, d'argenterie et de vaisselle fine. Le linge de table est parfois parfumé à l'eau de rose.
Erasme de Rotterdam rédige le premier manuel des bonnes manières qui fait alors autorité. Fourchettes et chaises font maintenant partie du quotidien.
Les invités dorment dans des chambres aménagées. Des pots de chambre décoratifs sont mis à disposition dans les chambres ou les alcôves proches des salles de réception. Les pots de chambre sont généralement accompagnés d'accessoires luxueux, de parfums et de fleurs pour masquer les odeurs. L'accès à des lieux d'aisance sont un signe de respect envers les invités.
Au 18ème siècle : l'âge des salons et du raffinement bourgeois.
Le 18ème siècle est marqué par les Lumières et l'essor de la bourgeoisie. L'hospitalité devient un art de vivre centré sur la culture et l'élégance. Les salons littéraires souvent organisés par des femmes influentes, rassemblent l'élite intellectuelle et politique autour de discussions raffinées. .
Les invités disposent de chambres soigneusement aménagées, séparées des quartiers privés de la famille. Un plateau avec une carafe d'eau et un verre était souvent laissé à disposition, un luxe à l'époque.
Les invités disposaient de linge propre, de bassine d'eau chaude pour se laver et - luxe ultime de savon parfumé. Les pots de chambre élégants sont dissimulés dans des meubles ou dans des commodes d'aisance accompagnés de produits parfumés.
Les maisons riches commencent à intégrer des toilettes modernes. 
Lecture dans un salon - Jean-François de Troy - Souper chez le prince de Conti au Temple. 1766. Michel Barthélémy-Ollivier (collections privées)
Le 19ème siècle : l'étiquette victorienne.
Le 19ème siècle voit l'émergence d'une hospitalité rigoureuse, marquée par les codes de l'étiquette victorienne. Chaque détail, des invitations aux tenues vestimentaires,, est minutieusement contrôlé. Les réceptions obéissent à des règles précises symboles de respectabilité et de raffinement des hôtes.
Les repas sont structurés en plusieurs services selon un ordre crucial. Les jardins d'hiver offrent des espaces intimes pour recevoir.
Les maisons bourgeoises disposent désormais de chambres dédiées décorées avec soin. Au sein des demeures les plus modernes, des salles de bain privatives avec baignoire et toilettes à chasse d'eau font leur apparition.
Le 20ème siècle : vers une hospitalité moderne et décontractée.
Le 20ème siècle marque un tournant significatif dans les normes d'hospitalité. Durant la première partie du siècle, au sein des cercles aristocratiques et bourgeois, les diners restent formels, avec des repas assis organisés en plusieurs services. Les invitations formelles restent la norme pour les diners, les bals. L'électricité, le chauffage et l'eau courante améliorent considérablement le confort. Les chambres d'amis sont standardisés dans les grandes demeures avec installation de lavabos et parfois de salles de bain attenantes. Les toilettes pour invités deviennent plus courantes dans les maisons bourgeoises, reflétant les progrès sanitaires.
La réception. peinture Jean Béraud (collection privée)
Après la seconde guerre mondiale, avec l'essor des classes moyennes, l'hospitalité se généralise et devient plus décontractée. Les diners traditionnels laissent place à des buffets ou cocktails, où les invités se servent eux-mêmes. Les repas deviennent plus simples influencés également par d'autres cuisines. Les chambres et toilettes pour invités se généralisent dans les maisons et les appartements modernes.
Aujourd'hui, les échanges et réceptions ont évolué vers davantage de simplicité et de spontanéité, libérés des conventions et codes stricts d'autrefois. L'hospitalité n'est plus perçue comme un devoir mais une occasion précieuses d'exprimer notre attention envers nos invités. Elle reflète aussi notre personnalité, notre goût pour la décoration et notre sens du détail.
Voici quelques idées pour accueillir de façon attentionnée et mémorable vos hôtes :
- Assurez-vous que la literie sera confortable et le linge de lit de qualité
- Prévoyez un espace de rangement
- Ajoutez un miroir, idéalement de pleine longueur
- Disposez une bouteille d'eau et un verre sur la table de chevet
- Proposez quelques livres et magazines
- Ajoutez une corbeille avec des fruits frais et des chocolats
- Mettez à disposition des serviettes moelleuses
- Disposez dans la salle de bain, un des deux parfums Eau Belles Toilettes ou l'Elixir Bien Elevé ainsi qu'un Savon de Belle Façon. Vérifiez bien qu'un rouleau de papier de toilettes est bien présent. Vous aurez parfumé les lieux avant l'arrivée de vos invités.
- Prévoyez un petit déjeuner raffiné et généreux avec des options saines et gourmande en prenant en compte les restrictions ou préférences alimentaires de vos hôtes (vous aurez pris soin à l'avance de les interroger).
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Sources : BNF la vie quotidienne au moyen-âge https://essentiels.bnf.fr/fr/histoire - Le monde des salons" Antoine Lilti - le monde/m-styles/alarenaissancelerepasestunspectacle